Marie-Galante… l’île aux cent moulins

Facile à trouver, mon premier moulin, celui des Basses (sur la photo de gauche), trône le long la route entre Capesterre et Grand Bourg. Et c’est parti pour un shooting photos de ce vestige d’une autre époque.

A peine 5 minutes plus tard, j’atteins l’Habitation Murât, site incontournable avec son moulin à bêtes et son musée qui retrace l’histoire de l’île.

Ma balade se poursuit à Trianon-Roussel, site récemment mis en lumière par le Loto du Patrimoine avec, je l’espère, un beau projet de rénovation en prévision.

Chalet, Ménard…Ce dernier moulin, protégé par une chaîne à côté de laquelle est apposé un panneau « TERRAIN PRIVEE » me rappelle mon échange avec M. CAFOURNET, ancien attaché au Conservatoire du Patrimoine. Grand nombre de moulins appartiennent au Département. Cependant, certains, comme celui de Ménard, appartiennent à des propriétaires privés..

Mes pérégrinations me conduisent sur les terres de Capesterre, avec de très beaux moulins tels que le moulin d’Agapy (sur la photo de gauche), le moulin de Desruisseaux, le magnifique moulin de Bezard qui après un beau projet de restauration et de valorisation connaît un triste délaissement.

Malheureusement, beaucoup de moulins sont en ruine, envahis par la végétation ou par des figuiers maudits. C’est une image à la fois magique et mystique que ce rapport fusionnel entre la pierre et le végétal. Le figuier dans une étreinte oppressante s’infiltre dans les fissures de pierres du moulin, pour faire corps avec ce corps qui tente de lui résister.

Nos moulins à vent n’ont plus d’ailes, détruites par les vicissitudes du temps et des Hommes. L’un des rares a arboré encore fièrement ses ailes est celui de la distillerie Bellevue. On peut les voir se déployer au gré du vent, et nous enchanter.

Tout au long de ce périple, je n’ai eu de cesse d’arpenter les routes de l’île, de faire des détours, de revenir sur mes pas pour passer par en haut…non par en bas…repasser par là.

Cette aventure a été aussi émaillée de belles rencontres, comme, lorsqu’au détour d’un chemin, je me suis arrêtée pour demander ma route à un Monsieur sur sa Grena.

Ce Monsieur, au visage buriné a très gentiment pris le temps de m’indiquer mon chemin avec moult détails : « Si ou pasé pa la ou ké rivé owa on ma, é apwé ou ké vwè on gwo pyé mango, gadé pli lwèn ou ké vwè moulin la »

Avec Titine, j’ai certaines fois refusé d’emprunter les chemins caillouteux, de peur de l’abîmer. C’est alors à pied que j’ai poursuivi mon épopée : autant certains moulins sont faciles d’accès, autant d’autres se méritent. Comme celui de Grands Bassins, qui m’a valu une rencontre avec une horde de chiens féroces, prêts à me sauter à la gorge et m’étriper !!…
Ok okkk Ils étaient juste 5, plus ou moins attachés sous un manguier mais parés à défendre leur moulin de toute intrusion.

J’ai beaucoup apprécié cette journée de redécouverte de Marie-Galante à travers ce prisme. ll y eût bien plus de 100 moulins sur l’île et ces vestiges sont autant de témoins qui racontent l’histoire de la canne à sucre à Marie-Galante.

Et si comme moi, à l’occasion d’un séjour sur l’île aux 100 moulins vous partiez à leur recherche ?… Je vous laisse la porte ouverte… 😉