Janbé Dlo #3 Bénin

Une belle d’âme (charmante expression piquée à Audrey de NéAuNature) a accepté de partager ses souvenirs personnels, pour nous permettre de “Janbé Dlo” vers le Bénin. Nous l’en remercions grandement.

Béguin pour le Bénin

  1. Peux-tu stp nous dire quelques mots sur toi ? qu’on fasse ta connaissance

Wouaw, quelle question !!! J’avoue que lorsque l’on atteint un certain âge, je trouve cette question difficile, complexe…Je suis une somme d’expériences personnelles, amoureuses, sentimentales, amicales, professionnelles… tout ça, tout ça !!! Bon, pour faire court, je m’appelle Véronique GUILLAUME, j’approche de la quarantaine. J’ai une jolie petite fille que j’adore. Je suis constamment en mouvement, et je pense être une femme de challenge au niveau personnel comme professionnel : j’aime les défis !

  1. Comment as-tu découvert le Bénin ?

Je suis allée au Bénin pendant un an, par amour, pour suivre mon compagnon de l’époque qui est originaire de ce pays. J’avais 26 ans. Diplômée d’école de commerce, j’entrais à peine dans la vie active, j’avais obtenu un CDI en tant qu’ingénieure commerciale au sein d’un groupe, en plein cœur de La Défense. Lorsque ce fameux compagnon me l’a demandé, je suis partie avec lui sans trop de résistance, sans vraiment regarder derrière moi.

J’avais l’impression que l’Afrique ne m’avait jamais appelée […] Et pourtant

J’avais l’impression que l’Afrique ne m’avait jamais appelée, que je n’avais jamais eu de rêve d’Afrique ou un besoin ardent de découvrir une partie de mes origines. Et pourtant, à y regarder de plus près, vue la facilité avec laquelle j’ai décidé de sauter le pas, je me dis que soit je nourrissais sans le savoir une curiosité intérieure pour ce continent, soit Paris ne m’intéressait plus du tout, soit j’étais totalement amoureuse… ou peut-être un peu des trois !

  1. Comment s’est passée l’organisation de votre voyage ?

Je partais pour y vivre, pas simplement pour un voyage touristique…Ainsi, au-delà de l’aspect sanitaire réglementaire, notamment la prise de vaccins, il a fallu organiser notre vie future à distance, depuis Paris. Ses adorables parents, qui vivent là-bas, nous ont beaucoup aidé.

En résumé, tout s’est fait en accéléré…Entre le moment où mon compagnon me demandait de le suivre dans son pays, au Bénin, où il avait des opportunités professionnelles intéressantes, et mon arrivée sur le sol béninois, il a dû s’écouler à peine trois mois. J’ai démissionné de mon travail, organisé la remise de mon appartement, mon déménagement. Et puis je suis revenue en Guadeloupe rendre visite à ma famille avant de partir pour Cotonou.

Quasiment sur un coup de tête, je partais pour y faire ma vie…

Mon compagnon de l’époque est parti bien avant moi pour préparer mon arrivée, afin que ce soit le plus agréable possible, ou tout du moins, le moins bouleversant…je pense. Il faut souligner que je n’avais jamais mis les pieds sur le continent africain et comme cela, quasiment sur un coup de tête, je partais pour y faire ma vie…

  1. Comment imaginais-tu l’Afrique avant de fouler le sol d’un de ses pays ? Des attentes ? Des craintes ?

Je n’avais aucune attente particulière vis-à-vis de l’Afrique, et du Bénin en particulier. Je voulais simplement que cette période de ma vie soit une véritable expérience que j’aurais pu partager. Je n’ai pas eu peur de la précarité, d’ailleurs la famille dans laquelle j’allais était plutôt aisée; ni même du choc des cultures. J’étais tout à fait ouverte à vivre une nouvelle expérience.

  1. Comment s’est déroulé ton séjour ?

Comme je l’ai dit, je ne partais pas en voyage de quelques jours, je partais pour y vivre vraiment. Dans ce contexte-là, je pense que l’on sort des clichés et des sentiers battus prévus pour les touristes. J’ai vécu au Bénin, j’y ai eu un logement, j’y ai travaillé, j’ai fait des rencontres…

  1. Qu’as-tu le plus aimé ? Qu’est ce qui t’a le plus marqué positivement ?

La famille de mon compagnon de l’époque a été très accueillante, très rassurante. Ils ont vraiment tout fait pour que je me sente aussi bien que possible. Cette famille d’adoption a été ma plus belle rencontre lors de ce séjour.

  1. Dirais-tu que ce voyage a eu un impact particulier sur toi ? Si oui, explique-stp en quoi.

Oui, tout voyage vous apporte et vous enrichit d’une manière ou d’une autre !

Le Bénin n’est pas un grand pays par rapport à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Mais c’est bizarre, j’ai eu l’impression de vivre dans un pays énorme. Les étendues de terre rouge sont tellement immenses, il y a des paysages tantôt verdoyants, tantôt secs à perte de vue. C’est impressionnant. On se sent petit face à cette nature vertigineuse.

J’ai eu l’opportunité de traverser le pays du sud vers le nord en 4X4, notamment pour aller au Burkina Faso, ou encore aller dans des villages traditionnels.

C’est une vraie leçon de vie.

Le Bénin est un pays multiculturel. Même si la langue officielle est le français, on y parle par de nombreux dialectes : le Fon, le Yoruba, le Bariba, et bien d’autres. Dans Cotonou, on assiste au quotidien à un véritable bouillon de culture où différentes ethnies, religions, origines cohabitent sans problème majeur. Cette année-là j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir l’Islam à travers les pratiques de personnes qui m’entouraient et qui m’ont parlé de leur foi, de leurs fêtes, etc… C’est une vraie leçon de vie.

Enfin, en arrivant au Bénin, j’avais l’intime conviction d’être noire… Eh bien là-bas j’étais appelée la Yovo, ce qui signifie « blanc » en Fon. Ce n’était pas tant dû à la couleur de ma peau, mais plus à mes habitudes, pratiques occidentalisées…Ca m’a fait un choc et cela m’a amené à m’interroger sur mon identité. Finalement, tout n’est pas si simple !

  1. Aurais-tu des conseils à donner aux personnes intéressées par cette destination ? Des écueils à éviter ?

Hormis les conseils sanitaires, concernant la prise de vaccin, etc… Je conseillerais tout simplement d’y aller sans apriori, avec des yeux et la curiosité d’un enfant de 10 ans.

  1. Pour finir, de quelle prochaine destination dans le monde rêves-tu ?

Je n’ai jamais eu de grands projets de voyages. J’ai voyagé, beaucoup, mais cela n’a jamais été un objectif de vie. Sur les profils insta les influenceurs se targuent d’avoir visité 438 pays et plus. Je comprends cette boulimie d’expérience et de connaissance de nouvelles cultures, mais je n’y suis pas sensible.

J’aime la Guadeloupe, infiniment. Il y a eu un temps d’adaptation nécessaire à ma vie en Guadeloupe (je suis arrivée en Guadeloupe avec ma famille à l’âge de 11 ans). Mais une fois adoptée, j’ai toujours trouvé la Guadeloupe merveilleuse, fabuleuse et envoûtante. Je suis régulièrement en contemplation face à sa beauté époustouflante. Et j’ai un rapport presque mystique avec le pays Marie-Galante, où je me sens tellement à l’aise, tellement chez moi !

Et puis la conscience écologique qui m’anime depuis quelques années maintenant me fait réfléchir à l’impact écologique de tous ces voyages…prendre l’avion, partir en croisière, se déplacer tout simplement, est pour l’instant extrêmement polluant. Je dis pour l’instant, car je compte sur l’intelligence des femmes et des hommes pour changer tout cela… rapidement je l’espère.

Toutefois, si on me proposait demain de partir vers une destination inconnue, je pense que j’irais dans un pays asiatique, le Japon par exemple, pour un dépaysement total !

Quelques mots sur Véronique

Véronique, femme de challenges c’est peu dire, et femme de talents assurément !

Il y a à peu près 10 ans, je ne manquais aucun article de son blog Kreyol Fashion Addict (J’ai même eu le plaisir d’y écrire 2 articles). Véronique y mettait en lumière les créateurs et acteurs de la mode caribéenne, grâce à son sens aiguisé de l’esthétique, sa vision avant-gardiste et sa belle plume.

L’écologie était déjà aussi au cœur de ses préoccupations, puisqu’elle est la co-créatrice en 2012 d’un concept à l’époque novateur en Guadeloupe, la Gwada Troc Party.

Aujourd’hui, je suis admirative de la manière dont elle a allié ses passions et ses convictions pour créer son entreprise Slow In Paradise. “Plus qu’une boutique en ligne, une philosophie de vie” que Véronique partage et développe, notamment le dimanche 10h lors de ses Conversations In Paradise, des lives Instagram rafraîchissants et enrichissants que je vous invite à découvrir.

Pour plus d’infos, suivez-la sur ses réseaux :

FIN / I BOUT

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