Un ancien, une histoire #4 Georges et Marinette

Rencontre avec Georges et Marinette, 83 ans et 78 ans

A mon arrivée Georges et Marinette sont dehors, en attente. Après quelques échanges de politesse sur le pas de la porte, nous nous installons dans le séjour pour discuter. Je constate qu’ils sont très complémentaires, car l’un complète les phrases de l’autre.

Marinette : Nous ne sommes pas nés à Notre-Dame-des-Landes. Ma maman en était originaire, plus précisément de La Croix Perroche. Mais je suis née à Nantes le 04 mai 1943. J’ai effectué toute ma scolarité à Nantes. Nous étions six : deux garçons et quatre filles. Je suis la 5ème. Maman a toujours travaillé, en usine, et mon papa aussi.

Georges : Moi, je suis né le 27 février 1938 à Saussemesnil dans la Manche (département 50). J’ai effectué ma scolarité à Rezé.

Marinette : J’ai rencontré Georges en 1964 par le biais de sa sœur car on travaillait pour la même entreprise : on confectionnait des vêtements en jersey pour l’enseigne Tricosa. Une année après notre rencontre, nous nous sommes mariés : on a vite conclu (sourire). D’ailleurs, le 15 juillet, on se retrouve tous (du moins ceux qui restent) pour les 80 ans de cette belle sœur par qui on s’est connus. Je suis toujours en contact avec mes neveux et nièces.

Mon mari et moi avons eu trois enfants. Après la naissance de notre dernier, j’ai fait une pause professionnelle pour m’occuper de mes enfants. Puis j’ai travaillé pour l’ADSEA (Association Départementale de Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence), un acteur de l’action sociale…

Georges : Oui c’était du rapide. Après notre mariage, nous habitions à Nantes. Puis en 68 nous avons acheté une maison à rénover à Bois Au Bain. On est entrés dans les murs en 1973, et on y a vécu jusqu’en 1981. J’ai toujours aimé rénover les maisons. En tout, j’ai retapé 3 logements.

Patricia : Continuez Georges, parlez-moi un peu plus de vous…

Georges : Ma mère a eu neuf garçons et trois filles, elle avait de quoi faire. Moi je suis le septième. Mon père travaillait à Airbus, et Maman, elle, s’occupait de nous.

Adulte, j’ai beaucoup roulé ma bosse : j’ai été routier, grutier, mécano, ferrailleur. Mon dernier emploi a été mécano à l’arsenal d’Indret. Saviez-vous que le moteur d’un sous-marin pèse 800 tonnes ?

J’ai aussi fait la guerre d’Algérie, je suis un ancien combattant. J’étais deuxième classe (soldat non gradé). L’armée ne me gênait pas, mais la discipline m’énervait.

Marinette : Toi qui n’as jamais aimé la discipline !

Patricia : Si vous n’aimiez pas la discipline, comment se passait l’école ?

Georges : C’était compliqué, mais j’ai quand même eu mon certificat d’études.

Patricia : Comment avez-vous vécu le confinement ?

Marinette : Le confinement ne nous a pas trop dérangé, car nous sommes en couple et vivons en maison, nous avons de la place. De plus, notre fils et sa compagne habitent la maison d’à côté. Nos petites-filles sont venues passer le confinement chez leur père. Nos voisines passaient souvent nous voir, tout en gardant leur distance. Je faisais de la marche avec mes petites-filles, de la lecture.

Georges réplique : Sans oublier le temps passé sur ta tablette et au téléphone. Tu en avais à raconter. Moi au téléphone, je vais à l’essentiel, c’est du vite fait, faut être rapide ! Une journée type pour nous c’est petit-déjeuner, ensuite je lis le journal et mon épouse est sur sa tablette. On a une vie normale.

Marinette : Nous avons quand même pu partir au mois de mai en vacances, quand ça a été mieux. Nous avons un mobil-home qui n’est pas loin de la mer, et mon mari a fait du bateau.

Actuellement, on souhaite du beau temps et pourquoi pas gagner au loto (nous faisons comme les petits vieux) pour aller découvrir la Guadeloupe, la Martinique. Il faut toujours espérer. Nous allons partir cet été un peu.

Georges : Maintenant on prend la vie comme ça vient.

Après ce petit moment passé ensemble, on se promet de se revoir bientôt, pourquoi pas pour un repas. Le temps de discussion avec Georges et Marinette était très agréable, j’espère pouvoir renouveler cela.